Ce que je fais dans la vie
Je défends des entreprises qui sont en litige avec l’Agence du revenu du Canada ou Revenu Québec au sujet d’impôts qu’on leur réclame. J’adore le droit fiscal parce que c’est très complexe. Pour chaque cas, je dois me creuser la tête.
Ce que ça prend pour faire mon métier
Un esprit d’analyse solide, la loi étant toujours sujette à interprétation. Une bonne dose de créativité, voire la capacité d’innover – c’est utile quand il faut trouver des arguments.
Une valeur importante pour moi
L’ouverture. J’accepte qu’il y ait différentes manières de vivre sa vie. Je suis la fille d’une musulmane originaire des Comores [archipel situé entre le continent africain et l’île de Madagascar] et d’un père québécois. Je passais mes Noëls chez ma grand-mère à Québec, et mes étés chez ma grand-mère en Afrique ! Ça m’a initiée tôt à des visions du monde opposées.
Mon style
Je suis très vintage. J’achète d’authentiques robes des années 1950 chez E.R.A. Vintage Wear, à Montréal ; la grise ceinturée sur la photo fait partie de ma collection. La qualité des tissus de cette époque est inégalable. Et puis, c’est sophistiqué, élégant, féminin. Sexy, mais tout en subtilité.
Je crois profondément…
À l’entraide entre femmes. Plus consciente des défis auxquels elles sont exposées dans
le monde du droit, je tente aujourd’hui de faciliter le parcours de mes jeunes collègues avocates. Je n’obéis pas du tout à l’esprit de rivalité. On réalise beaucoup plus en étant solidaires, de toute façon.
À LIRE: Maman au boulot: rencontre avec Louisa Rayside, designer coloriste
Je conseille aux femmes…
De bien « magasiner » leur milieu de travail. Même si nous sommes maintenant nombreuses
en droit, la culture d’entreprise reste masculine. C’est super compétitif et les hauts postes sont majoritairement occupés par des hommes. Moi, j’ai choisi un endroit où il existe des modèles de femmes qui réussissent à concilier carrière et famille et qui sont prêtes à partager leur succès.
À LIRE: Fais un homme de toi (et une femme aussi)
Je ne sors jamais sans…
Mes bracelets. En fait, je ne peux même pas les enlever ! Comme c’est la coutume aux Comores, ma grand-mère maternelle m’a offert des bracelets en or quand j’avais six ans. J’ai grandi avec et, maintenant, je ne peux plus les retirer. On m’entend venir de loin à cause du cliquetis qu’ils font en s’entrechoquant !
Ma routine beauté
J’y consacre exactement cinq minutes, douche et choix des vêtements compris. Je ne me maquille pas, à part du brillant à lèvres de temps en temps, ou une ligne de khôl naturel que ma mère m’a rapporté d’Arabie saoudite. Je porte le même parfum, Dior Addict, depuis l’âge de 15 ans.
Mes trucs conciliation
Je suis gâtée : ma mère garde mes enfants, en plus de souvent préparer le souper. Sinon, je m’organise pour ne pas travailler le week-end, même si ça m’oblige parfois à rentrer tard la semaine, après que les petits sont couchés. Mais je préfère cette formule, ça éparpille moins la culpabilité ! Car il m’arrive d’en ressentir, bien sûr. Je pense qu’on s’en fait trop, nous, les filles. Les gars se posent-ils tant de questions quand ils font des heures sup ?
À LIRE: Conciliation casse-tête
Je suis folle…
Des chaussures. Je ne suis pas une consommatrice effrénée, mais, pour des escarpins, je l’avoue, je suis prête à mettre le prix. J’ai tout un tiroir de Louboutin et de Givenchy…
J’ai renoncé à…
Rien ! Si quelque chose m’importe, je dégage du temps. Par exemple, le sport : il y a au centre-ville de Montréal un club, Report Fitness, qui propose des séances d’entraînement intensif de 30 minutes, top chrono. On peut réserver en ligne sa plage horaire. Je m’organise pour y aller avant le lunch.
À VOIR: 3 postures de yoga à faire au bureau
Mes modèles
Personne en particulier ; je suis plutôt inspirée par telle ou telle qualité des gens qui m’entourent. Je pense à la bonne humeur de ma mère : tout le monde est attiré par sa lumière. Je pense aussi à la force de caractère de ma grand-mère paternelle, qui a réussi à accomplir ses rêves en dépit de ses origines modestes.
Ma plus grande leçon
J’ai appris à m’affirmer. Tout un défi pour une introvertie comme moi. Mais j’ai compris un jour que certaines de mes déceptions professionnelles étaient liées au fait que je n’avais pas su prendre ma place. On peut bien blâmer les autres, on a quand même une part de responsabilité quand ça ne marche pas à son goût. Il faut se demander ce qu’on aurait pu faire de différent. C’est comme ça qu’on grandit.
Sur Twitter, j’aime suivre…
Personne ! Je ne suis pas née à la bonne époque… Par contre, je suis inscrite à un club de lecture qui réunit plusieurs autres femmes en droit. Ça me permet non seulement de découvrir des œuvres et d’en discuter, mais aussi de réseauter.
À LIRE: Avoir un club de lecture, c’est tendance!
Cet article Maman au boulot: rencontre avec Sophie Larochelle, avocate fiscaliste est apparu en premier sur Châtelaine.