Il y a plus de bon monde que de mauvais. Comme proprio, je ne vérifie jamais si un locataire éventuel est solvable. Je me fie à mon intuition plus qu’aux enquêtes… Et je ne me suis fait avoir qu’une seule fois en 15 ans. D’instinct, les gens font tout leur possible pour être heureux, s’en sortir, avoir des amis, élever leurs enfants du mieux qu’ils peuvent. Avec les années, j’ai eu la preuve qu’on est presque toujours gagnant. Alors moi, je fais confiance. Ça ne fait pas de moi un innocent…
On abandonne trop vite. Les jeunes jouent quatre fois au soccer et laissent tomber parce qu’ils ne sont pas bons ! En cuisine, c’est pareil. Les gens se jugent trop sévèrement. Je leur dis : « Tu es comptable (ou secrétaire) 8 heures par jour depuis 15 ans. C’est sûr que tu fais bien ton métier. Si tu cuisinais 8 heures par jour pendant 15 ans, tu serais un “top chef”, c’est certain. » On doit se donner le temps.
La nouveauté, ce n’est pas nécessaire. Je ne change pas d’amis, je ne change pas de femme, je ne change pas de job. Je suis heureux dans le non-changement. Je trouve qu’on vit à une époque où il faut du nouveau tout le temps. Du nouveau dans la bouffe, dans les vacances, dans la maison, dans le linge. On n’est plus capables de se contenter de l’ordinaire.
On peut guérir de son enfance. J’ai été un peu reject jusqu’en 3e secondaire. J’étais malheureux. Et j’ai décidé que, quand je serais plus vieux, je serais rassembleur, je ne mettrais jamais personne de côté. Je crois profondément qu’on peut se façonner comme on veut. C’est notre cœur, notre âme, notre physique, ça nous appartient, on peut choisir d’être heureux. Certains enfants ont tout dans la vie, mais tout va mal pour eux. Tandis que d’autres, qui ont eu des parents épouvantables et une existence atroce, font des choses lumineuses.
Avoir l’air fou, ce n’est pas grave. J’ai eu tellement peur pendant tellement longtemps… Quand j’ai arrêté, je suis devenu l’un des gars les plus populaires de l’école. Je suis passé de 0 à 100 juste en cessant de cacher mes opinions. « J’ai entendu dire que… » Voyons, tu ne l’as pas entendu dire, c’est ton idée, assume-la. Et si elle n’est pas bonne, qu’est-ce que ça fait ? L’orgueil mal placé est un poison.
En voyage, essayer de tout voir ne donne jamais de souvenirs mémorables. De toute façon, je ne pourrais pas y arriver, même si je ne faisais que ça à temps plein. Alors je savoure ce que je vois. Et tant pis pour ce que j’ai manqué. Je reviens moins fatigué et moins déçu. Je ne suis pas malheureux parce qu’il n’y avait plus de billets pour ceci ou que la file était trop longue pour cela…
Ton conjoint n’est pas ton ami. On ne peut pas tout dire à sa femme, à son chum. On ne peut laisser échapper des paroles blessantes, des attaques personnelles, sur son physique, par exemple, ou sur sa façon d’être. Tourne ta langue 45 fois dans ta bouche, sors dehors, fais ce que tu veux, mais ne permets jamais à tes mots de dépasser ta pensée. Et plus ton sentiment et ton lien sont forts, plus il faut être prudent et les protéger.
Il faut goûter 30 fois un aliment pour être certain qu’on ne l’aime pas. Fiston refuse de manger du brocoli ? Qu’est-ce qu’il n’aime pas exactement ? La texture ? L’odeur ? La couleur ? Il l’aimerait peut-être cru, ou rôti, ou en potage ? Cela dit, il faut choisir ses combats, on n’est pas obligé de tout aimer dans la vie. Fiston déteste le brocoli ? On lui donne autre chose. Étienne n’aime pas le bœuf, mais il adore le poisson ? Eh bien ! on lui sert du poisson.
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